dimanche 23 septembre 2012

Charlie Hebdo mon amour...


On a reproché à Charlie Hebdo d'être irresponsable, que ce n'était pas opportun de sortir de telles caricatures, que c'était de l'opportunisme marketing pour faire vendre plus... et j'en passe. 

Moi je voudrais juste revenir sur l'essence même de Charlie Hebdo. Parce que c'est bien joli de dire "OH MON DIEU ILS CARICATURENT MAHOMET" quand on n'a jamais ouvert un Charlie Hebdo et qu'on ne connaît pas la ligne directrice du journal.
Charlie Hebdo leur credo c'est de traiter de l'actualité, sans rien s'interdire, de façon vulgaire et parfois violente (il faut le dire). Charlie Hebdo vit depuis 20 ans sans publicité, sans actionnaires, une totale liberté d'actions et d'expression. Aucune pression derrière, ils tapent sur tout et sur tout le monde sans faire avec les sensibilités des uns et des autres. 
Partant de là, au vu de l'actualité, je vous le demande, qu'aurait du faire Charlie Hebdo ? S'abstenir de traiter de l'actualité à leur façon ? Au nom de quoi ? Pour arranger les extrémistes  ? 

On parle de responsabilité. Parce que Charlie Hebdo doit se sentir responsable de la bêtise humaine ? Parce que c'est l'extrémisme c'est la faute à Charlie Hebdo ? 
Et si on mettait plutôt en cause l'Etat français qui abandonne ses jeunes dans les cités et qui se tournent vers l'extrémisme ? Parce qu'ils sont bien gentils là les hommes politiques à parler de responsabilité mais je pense qu'il ne faut pas inverser les rôles. 

C'est même pas la couverture qui pose problème mais 3 pauvres dessins au dos du journal. Si Charlie Hebdo s'interdit ça, la liberté d'expression en France serait sacrément en danger. 
Puis pour acheter Charlie Hebdo de temps en temps et avoir parcouru en long en large et en travers le livre qu'on m'a offert "Charlie Hebdo Les 1000 unes 1992/2011", Charlie Hebdo c'est bien plus que de la caricature pour faire polémique, Charlie Hebdo dénonce chaque semaine les politiques, les religieux, leurs contradictions et ce depuis 20ans.
Mesdames et Messieurs avant de vous insurger pour 3 dessins que vous avez aperçu, achetez le journal et lisez-le, réfléchissez. Achetez-le aussi en dehors des périodes de polémique, histoire de vous faire une idée. Puis qu'on ne vienne pas me dire que Charlie Hebdo tape plus sur les musulmans que sur les autres, croyez-moi les juifs et les musulmans en prennent plein la poire aussi. On a critiqué le journal avant même qu'il sorte en kiosque et j'ai bien l'impression que de nombreuses personnes qui critiquent n'ont pas ouvert le journal... parce que croyez-le ou non il y a plein de choses intéressantes dans le journal et qu'ils sont très loin de ne parler que de ça à l'intérieur (si si je vous jure).

Puis revenons aussi sur l'opportunisme marketing. On n'est pas chez les Bisounours je vais pas faire genre "oh mais non rien à voir avec le marketing, c'est juste une question de liberté d'expression". Oui j'ai envie de dire Charlie Hebdo cherche à faire du fric. Non sans blague ? Encore une fois Charlie Hebdo ne vit que grâce à ses ventes alors qu'ils cherchent à vendre ne me choque pas plus que ça. Et croyez-moi je préfère acheter un Charlie Hebdo qu'un Libé si j'ai envie qu'on me parle sans langue de bois. Quand certains journalistes travaillant pour des grands groupes accusent Charlie Hebdo de vouloir faire du fric, c'est l'hôpital qui se fout de la charité !
Puis encore une fois on inverse les rôles, ce sont les extrémistes qui font de ces caricatures leurs fonds de commerce, qui s'en servent pour propager la haine.


"Si on commence à se poser la question de savoir si on a le droit de dessiner ou pas Mahomet, si c'est dangereux ou pas de le faire, la question d'après ça va être 'Est-ce qu'on peut représenter des musulmans dans le journal ?', puis la question d'après ça va être 'est-ce qu'on peut représenter des êtres humains dans le journal ?', etc., et à la fin on ne représentera plus rien, et la poignée d'extrémistes qui s'agitent dans le monde et en France aura gagné".
Charb.


Pour étayer le propos et je vous invite vraiment à lire tous ça si le sujet vous intéresse ! 








samedi 1 septembre 2012

L'Ombre du vent - Carlos Ruiz Zafon

Je reviens ici vous parler lecture. D'un petit bijou que je viens juste de finir.



C'est l'histoire d'un petit garçon qu'un jour son père emmène au Cimetière des Livres Oubliés. Le petit garçon découvre alors un livre, L'Ombre du Vent de Julian Carax, le petit garçon va au fur et à mesure de sa vie vouloir comprendre qui est ce Julian Carax et quelle est son histoire, s'en suit une histoire formidable où la réalité se mêle à la fiction, où les histoires se mêlent, s'entremêlent et se démêlent. On part dans un formidable roman d'amitié, d'aventures et d'amour. Oui tout ça à la fois. 
C'est poétique, doux, intrigant, délicat, fascinant. Le cadre et le nom des lieux sont presque magiques, le Barcelone de 1919 à 1955. Le ton est juste, les personnages vrais, les sentiments si bien décrits ...
Argh ça m'ennuie parce que j'ai vraiment adoré ce livre et que j'aimerais donner envie de le lire aux gens qui passent ici et je ne trouve pas les mots, j'ai peur de trop en dire ou pas assez.


Ce livre, qui finalement parle de livres, vous réconcilie avec la lecture, vous donne envie de tout lire, de tout dévorer, parce que chaque livre est finalement une rencontre. La lecture c'est quelque chose de très intime pour moi, quelque chose que j'ai toujours adoré faire plus ou moins et ce livre montre à quel point lire un livre peut être une aventure. 
Le plus drôle c'est que je suis tombée sur ce livre un peu "par hasard". C'est l'homme qui me l'a conseillé en me disant qu'une fois dedans il n'avait pas pu en décrocher. J'aime bien lire des livres que j'ai découverts par hasard, qu'on m'a offert ou qu'on m'a prêté, des livres que je n'aurais sans doute pas acheter de moi-même. C'est encore plus délicieux je trouve. Je l'ai lu en moins d'une semaine, je pense que c'est bon signe.


« Béa prétend que l'art de la lecture meurt de mort lente, que c'est un rituel intime, qu'un livre est un miroir où nous trouvons seulement ce que nous portons déjà en nous, que lire c'est engager son esprit et son âme, des biens qui se font de plus en plus rares. » L'Ombre du Vent.